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 A propos des parasurtenseurs

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MessageSujet: A propos des parasurtenseurs   A propos des parasurtenseurs EmptyVen 11 Jan 2013 - 23:35

Bonsoir
Je n'ai pas évoqué le sujet depuis l'annonce sur la magazine "santé et travail".

Nous l'avions déjà fait dans la gazette n°5 d'avril 2010 :
http://www.criirad.org/actualites/dossier2010/francetelecom/parasurtenseurs.html
Analyses radiologiques de parasurtenseurs FRANCE TELECOM
Je vous avais promis dans la rubrique du site « l’actu des intranets » un petite analyse du rapport assez précis disons-le tout de suite de la CRIIRAD, concernant les parasurtenseurs.
Rapport CRIIRAD N°10-08 - Etude effectuée pour la CGT FAPT Cantal
Une étude de France Télécom de juin 2003 donnait les élémentstechniques sur l’utilisation de ces derniers.
« Ces parasurtenseurs à fort pouvoir d’écoulement sont placés entre la terre et la ligne de l’abonné en divers points du réseau :chez l’abonné, à la jonction entre réseau aérien et réseau souterrain (boîtier RP), à l’arrivée de la ligne au central téléphonique au niveau du répartiteur. Les parasurtenseurs sont des limiteurs de tension. Ils ont pour but de décharger les lignes lorsque la tension électrique des fils sur lesquels ils sont placés devient trop élevée. Les parasurtenseurs à gaz sont constitués d’électrodes enfermées dans une enceinte étanche (verre, métal ou céramique) contenant un gaz. Des produits radioactifs (radium-226, Prométhéum-147, tritium, thorium-232…) furent utilisés pour pré-ioniser le gaz et ainsi obtenir des tensions d’amorçage répétitives ».
Encore une application de la radioactivité, pour ceux qui l’ignorait.
Le rapport de la CRIIRAD vient donc compléter et préciser une première étude technique qui avait été faite. On constate que les mesures réalisées montrent à l’évidence la présence de substances radioactives dont pour certains éléments du radium-226. Comme tout rapport technique, même si celui-ci est rigoureux, nous restons avec quelques questions à sa lecture. En voici quelques unes


Dans le rapport page 2 : Les valeurs données par le RADEX sont assimilables à une dose en profondeur (Hp10) lorsque les mesures sont effectuées à quelques centimètres des parasurtenseurs.
Mentionner la grandeur Hp(10) dans le cas de l’utilisation d’un radiamètre pour mesurer les risques (avec encore la possibilité d’afficher des mrem/h) nous paraît faire preuve d’une légère méconnaissance des grandeurs opérationnelles (confusion avec H*(10). C’est juste la mention et pas l’utilisation d’un dosimètre bien entendu.
On ne peut pas garantir non plus que l’appareil cité soit totalement performant et réponde aux normes s’il devait être homologué. Cependant il donne des valeurs de mesures et audessus
d’une valeur de bruit de fond.

Dans le rapport page 8 : Le fait de rester 100 heures à 10 centimètres de ce boitier fermé entraîne une exposition ajoutée cumulée de 10 microSieverts soit une valeur supérieure à la valeur de 10 microSieverts par an au-delà de laquelle la directive Euratom 96/29 considère que l’impact d’une pratique n’est pas négligeable sur le plan de la radioprotection.
C’est une remarque récurrente de la part de la CRIIRAD qu’il faudrait quand même relativiser.
De manière naturelle, nous sommes exposés par jour à environ 5 microsieverts ! Et même en grossissant le trait en supposant que nous soyons exposés à 3.65 mSv par an cela donnerait 10
microsieverts par jour ! La question subsidiaire qui se pose est : existe-t-il une différence entre 10 μSv/h dû à une source artificielle et 10 μSv/h dû à une source naturelle ?
Il faudra un jour même être réaliste. Il serait intéressant que la CRIIRAD dans ses rapports mentionne l’article de la directive 96/29 qui précise cette valeur. Je vous en donnerai l’analyse dans une prochaine newsletter (suspens !).
Pour terminer 100 heures à 10 centimètres représenterait 12.5 jours de travail sans bouger ! Parlons temps d’exposition pour une fois !

Dans le rapport page 8 : Les mesures d'exposition de la peau ne prennent pas en compte, la dosimétrie des extrémités (notion de distance ? Prise de l'élément au contact et dose d'extrémité?). C’est un dosimètre électronique qui a servi à la mesure.
Dans le rapport page 14 : La contamination interne est une voie d’exposition à prendre en compte d’autant plus sérieusement que certains agents témoignent du fait qu’ils transportaient les parasurtenseurs usagés dans la bouche.
Voila qui pose effectivement question (une bonne question). Et l’analyse de l’incorporation faite après avoir eu les résultats des mesures a le mérite d’évoquer un réel problème.
Dans le rapport page 15 et en conclusion :La recommandation de porter des gants est faite. Très bonne chose. Mais ne serait-il pas opportun de recommander que des spécialistes en radioprotection s’occupent de la récupération de ce matériel plutôt que des personnes peu familiarisées avec la radioactivité ?

Nous avions également évoqué la chose dans la rubrique d'actualité de mars 2010 :
Les parasurtenseurs sont de petits objets très faiblement radioactifs utilisés quasi exclusivement par France Télécom pour protéger les lignes téléphoniques des surtensions en cas de foudre. Ces appareils ne présentent pas, lorsqu’ils sont installés, de risques d’exposition pour les personnes (1). En revanche, un risque de contamination peut exister si ces objets sont manipulés sans précaution. Ces risques doivent être pris en compte dans le cadre des opérations de dépose, d’entreposage et d’évacuation, de façon à protéger le public et les travailleurs, comme le demande la réglementation. France Telecom a mis en place, en liaison avec l’ASN, un plan de reprise et d’évacuation de ces objets, dont la mise en œuvre dans le respect de la réglementation est suivie par l’ASN.
(1) L’activité moyenne sur un lot de parasurtenseurs contenant du radium 226 a pu être estimée à 8,2 becquerels (Bq), ce qui constitue une activité très faible.


Je vous mets ici le lien avec l'article :
http://www.sante-et-travail.fr/france-telecom--un-risque-radioactif-occulte_fr_art_1185_62049.html
On peut lire notamment :
Dans les poches, entre les lèvres..
Dans les centraux, les techniciens travaillaient à proximité et au contact de ces composants sur les répartiteurs, murs de têtes de câbles d'où partent les lignes d'abonnés, chacune dotée de deux parasurtenseurs. "Un petit central à 5 000 abonnés contient 10 000 parasurtenseurs, mais en zone urbaine, certains en comptent 50 000, signale Yves Le Dain, membre CGT du CHSCT de l'Hérault. Chaque intervention sur une ligne implique d'en manipuler, toujours de très près, les plus petits mesurant 15 millimètres. Le changement des modèles en verre se faisait à la pince, mais se terminait souvent à la main parce qu'ils se cassaient. On en avait toujours à proximité : dans des bocaux sur les bureaux, sur des étagères, dans les poches, ainsi qu'entre les lèvres quand il fallait les changer juché sur une échelle." Dominique Enjalbert, ancienne secrétaire CGT du CHSCT de l'Hérault, se souvient aussi de pics d'activité lors d'une campagne d'enlèvement des modèles en verre dans la décennie 1990, "sans autre information que "ils provoquent de la friture"".


Par contre à aucun moment il n'est fait mention de l'activité des objets.
Le grand métrologue de la CRIIRAD dit simplement :
Bruno Chareyron : Il y a des modèles très différents de parasurtenseurs, selon la substance contenue, sa radioactivité, le matériau qui l'enveloppe… Dans certains cas, la radiation traverse le contenant. Cela entraîne une irradiation externe. Ainsi, avec le radium, on a mesuré un débit de dose à la peau 400 fois supérieur au niveau naturel de radiation. Plus on est proche et plus les objets sont nombreux, plus le rayonnement est intense. Après, le niveau de risque dépend de la durée d'exposition, de sa fréquence, du type de manipulation… Un compteur Geiger permet d'obtenir une estimation.
Si on prend 0,08 µSv/h comme bruit de fond soit 80 nSv/h on obtient 32 µSv/h au niveau de la peau.
En profondeur il ne donne pas la valeur. Il parle de compteur Geiger. Un GM compensé ne réalise pas de bonnes mesures au niveau de la peau.

Le plus inquiétant finalement c'est qu'il y ait des traces de contamination et nous l'avions dit dans la gazette n°5 :
Voila qui pose effectivement question (une bonne question). Et l’analyse de l’incorporation faite après avoir eu les résultats des mesures a le mérite d’évoquer un réel problème.
Si les personnes mettaient ces objets dans la bouche il y a la possiblité qu'ils aient incorporé des produits radioactifs.

KLOUG
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Nico
Trapéziste
Trapéziste




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MessageSujet: Re: A propos des parasurtenseurs   A propos des parasurtenseurs EmptyLun 14 Jan 2013 - 13:56

En complément de cette information, l'IRSN a mis à disposition sur son site internet une "évaluation des risques pour les personnels de France-Télécom associés aux parasurtenseurs contenant des radioéléments".

Le document est disponible ici :

http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Rapport-Parasurtenseurs-France-Telecom_DRPH-2010-07.pdf.

pour les activités présentes dans les parasurtenseurs, on va de quelques Bq (thorium 232) à plusieurs centaines de Mbq (tritium).

Pas encore eu le temps de tout lire pour en faire une analyse digne de celle de Kloug avec le rapport de la CRIIRAD.
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Invité
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MessageSujet: Re: A propos des parasurtenseurs   A propos des parasurtenseurs EmptyMar 15 Jan 2013 - 7:57

Bonjour
Un complément d'information de la part de l'IRSN :
Evaluation par l’IRSN des risques pour les personnels de France-Télécom associés aux parasurtenseurs contenant des radioéléments.
Vous pouvez télécharger le rapport en suivant le lien ci-dessous :
http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/2013-01-11_Evaluation-IRSN-risques-personnels-France-Telecom-parasurtenseurs.aspx
Un petit paragraphe (site IRSN) pour aller dans un sens différent de celui des médias :
Des hypothèses systématiquement pénalisantes ont été prises en compte dans les scénarios d’exposition considérés. Les doses ainsi estimées sont très faibles et toutes ces évaluations dosimétriques permettent de conclure à l’absence de risque significatif de cancers radio-induits. Les calculs montrent par ailleurs que les doses à la peau des mains ont pu être plus significatives dans la mesure où les parasurtenseurs ont été manipulés sans protection ; en conséquence, une dépose intensive de ces parasurtenseurs nécessite l’emploi de protections appropriées (gants, emballages blindés).
KLOUG
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