Convention effluents radioactifs avec la métropole

Bonjour, je suis PCR d'un service de médecine nucléaire.
Je suis en pleine rédaction d'une convention de rejet d'effluents radioactifs avec la métropole gestionnaire des eaux usées.
J'aimerais savoir si certains d'entre vous ont déjà établi ce genre de convention, et surtout quelles limites  en Bq/L ont été fixées sur le papier.
Mon service possède 3 gamma-caméras hybrides et bientôt une TEP. Nous faisons une vingtaine de scintis cardiaques par jour, ainsi qu'une quinzaine d'osseuses.
Fixer une limite me paraît compliqué mais le gestionnaire nous demande ce que font les autres.
Merci de votre aide !

Bonjour
Concernant les limites maximales autorisées c'est dans l'arrêté de 2008.
100 Bq/L pour l'iode-131 et 10 Bq/L pour les autres radionucléides.
Maintenant elles peuvent être plus basses à la demande du gestionnaire du réseaux des eaux usées.
Je pense que certains klowns de médecine nucléaire ont eu ce sujet à traiter.
iron kloug

Bonjour,

Ces seuils de 100Bq/l et 10Bq/l sont à respecter lorsque des dispositifs de retention (cuve de decroissance par ex) sont présents.
A la sortie de l'émissaire, vous devez indiquer une valeur "guide" qui n'est pas une limite et qui est propre à votre établissement... C'est un indicateur de gestion des effluents!
Par exemple, vous pouvez faire une campagne de mesures sur une semaine representative...
@+
Ben

Bonjour,

pour avoir une idée vous pouvez déjà faire une première estimation avec l'outil CIDDRE développé par l'IRSN : https://cidrre.irsn.fr/impact.php

Pour avoir une idée plus précise des valeurs de vos rejets, il vous faudra effectivement réaliser des mesures in situ. Comme indiqué par benjamin14, pour être représentatives, ces valeurs doivent être mesurées sur des temps longs et à intervalles réguliers. Plusieurs sociétés (contact en mp possible) proposent ces prestations si vous n'avez pas les moyens de mesure en interne.

Les valeurs de 100 Bq/L (thérapie : I, Lu, ...) et 10 Bq/L (diag) sont applicables uniquement en sortie de cuves. Les valeurs à l'émissaire sont parfois largement le décuple de ces valeurs pour certains radionucléides (typiquement Tc, et bientôt F vu vos installations) qui dépendent de l'activité injectée mais aussi et surtout de la configuration de votre site.

Si la fosse tampon se déverse quasi directement à l'émissaire avec peu de dilution avec les eaux usées de l'établissement, si certains examens nécessitent plusieurs heures d'attente (notamment injection fin de matinée pour passage sous caméra en début d'après-midi), des hospitalisations, ... les variations peuvent être importantes.

En général, l'impact dosimétrique reste très faible sur les employés des réseaux et de la STEP, ce qui s'évalue bien en première approche avec l'outil CIDDRE.

Il vous faudra faire preuve de pédagogie avec votre gestionnaire des eaux. Comme dit benjamin14 ces valeurs restent des indicateurs et pas des limites.

Bon courage !

Toz

Bonjour,

pour compléter et préciser, la réglementation prévoit des valeurs limites pour les effluents tels qu'illustré ci-dessous (extrait guide 18 de l'ASN) :



Les valeurs limites n'existent que pour les éviers chauds et toilettes des chambres d'hospitalisation de chambre radioprotégée. Pas pour le reste.

Toutefois, vous devez contrôler l'ensemble de vos rejets (cf message précédent).

Ainsi, il n'existe pas de limite de rejet en Bq/L aux émissaires concernant les effluents provenant des toilettes de l’hôpital. L'expérience montre que vos rejets peuvent provenir majoritairement de ces toilettes (cf précédent message). Et il n'y a pas non plus de limite pour un particulier ou pour un centre qui accueille des patients ayant bénéficié d'un examen de médecine nucléaire dans un autre établissement (et qui ne contrôle rien, lui).

Pour avoir eu ce sujet à traiter et avoir échangé avec d'autres centres sur cette thématique, il est bien plus simple de discuter µSv que Bq/L avec un gestionnaire de réseau. Et pour ça l'outil CIDDRE est formidable.


Toz

CIDRRE peut etre utilisé selon plusieurs méthodes mais si le resultat de la méthode générique indique une dose <1mSv pour les différentes configurations alors pas besoin de faire une étude d'impact plus poussée. CIDRRE étant dans ce cas très majorant.
@+

Bonjour,
C'est bien en première approximation. Cela dit, la limite à 1mSv s'applique aux travailleurs suivis. Si l'étude d'impact ne touche pas le public, on peut éventuellement s'arrêter là...
COrdialement.

Bonjour et merci pour toutes vos réponses.
Les limites aux émissaires sont effectivement à décider en accord avec le gestionnaire des eaux usées, et c'est là le plus compliqué.
Les négociations sont en cours, sachant qu'il est bien évidemment impossible d'évacuer à 100 Bq/L.
Je vous tiendrai au courant de ce qui sera décidé, mais vu la lenteur administrative de la collectivité, j'ai bien peur que ce ne soit pas de sitôt. 
JP

Oui certainement. Nous avons entamer les démarches il y a plus d'un an pour mettre à jour nos seuils et nous n'avons toujours pas de réponses....!

Pour dire il y a dans le règlement d'assainissement de la métropole un article qui interdit les rejets radioactifs. Sachant qu'il existe un centre anti-cancéreux depuis les années 80, on peut dire que la mise à jour des règlements c'est pas leur fort...

Bonjour,

Nous sommes aussi en attente d un retour de la métropole depuis de longs mois.........
On a ajouté en plus la liste des produites pharmaceutiques qui peuvent potentiellement être déversés dans l'émissaire et au vu de cette liste, celle de MN paraît bien plus douce.
Et puis soyons honnêtes, si on rassure l'interlocuteur sur le seuil proposé je ne suis pas certain qu'il ait beaucoup d'arguments pour contrer la valeur donnée.
On fait les prélèvements tous les 6 mois et à partir de là on peut établir un seuil qui soit cohérent.
Mais bon je n'ai toujours pas de convention pour autant....

Bonjour 
Toujours un vrai problème d’avoir ces conventions.
Manque d’explications auprès de ces personnes.
Iron Kloug

Oui et le radioactif n'est qu'une petite partie des rejets ce qui explique qu'ils ne sont pas compétent sur le sujet . Il nous a demandé les coordonnés de notre inspecteur ASN pour vérifier l'explication des seuils demandés. Ca n'avance pas pour autant...

benjamin14 a écrit:

Oui et le radioactif n'est qu'une petite partie des rejets ce qui explique qu'ils ne sont pas compétent sur le sujet . Il nous a demandé les coordonnés de notre inspecteur ASN pour vérifier l'explication des seuils demandés. Ca n'avance pas pour autant...

Ah bon Benjamin ???? Etonnant  
C'a fait 6 ans que je fais ch.... le gestionnaire  Mail renvoyé encore ce matin