Dosimètre

Bonjour à tous,

Je compte partir à prypiap Via visite guidée.Avez-vous un dosimètre/compteur Geiger à me conseiller ?
Pouvez-vous m'expliquer  la/les différences entre ces différents appareils ?

Merci d'avance


cdt,

Alex.

Bonjour,

je dirais que tout dépend de ton budget...
tu veux faire quoi avec?

Pour le budget je dirais une centaine d'euros env.

je m'en servirait pour éviter les zones à fort rayonnement , vérifier que mes vetements/materiels ne soient pas contaminés et autres usages ( si vous en avez à me communiquer ^^).

A ce tarif, je ne crois pas qu'il y en ait.
Désolé

Un compteur geiger est un compteur qui va mesurer la radioactivité en indiquant un nombre d’événements par unité de temps. Unité courante le nombre de coups par seconde.

Le dosimètre peut être compteur geiger et va transformer ce nombre d’événements par unité de temps en une dose ou une dose par unité de temps. Unité courante : le µSv ou le µSv/h.

Si tu suis les visites guidées, tu prendras moins de 10 µSv par jour. Donc aucun intérêt d'acheter un dosimètre juste pour ça. En france, tu prends 2 µSv par jour pour comparaison.

Quant à un compteur geiger, je suppose que le guide en aura à sa disposition pour vous montrer quelques endroits ou la radioactivité est un peu plus élevée comme la roue de prypiat et vous faire faire entendre le crépitement du compteur.

APVL- location
Il y a toujours pas la possibiliter de faire de la location de matériel via un fournisseur comme APVL.

Donc en gros :

-compteur geiger = mesure en becquerel
-dosimetre = sievert 

?

A 100euros, même la location me semble compliquée...

Bah je peux mettre plus si vous avez une fourchette de prix à me communiquer

Alex95 a écrit:

Donc en gros :

-compteur geiger = mesure en becquerel
-dosimetre = sievert 

?

Non ce n'est pas si simple et tu as raté ma phrase précédente que certains dosimètres sont des compteurs geiger. Le dosimètre n'est qu’une façon d'utiliser un compteur geiger.

Une source radioactive émet des rayonnements. Le nombre de désintégration par seconde émis par cette source est l'activité en Becquerel.

Le compteur geiger placé à côté ne voit qu'une partie de ses rayonnements. Certains de ces rayonnements ne partent pas vers le compteur, d'autres passent à travers sans interagir, d'autres ne passent pas la protection du compteur geiger (par exemple les alphas et les bêtas de faible énergie qui vont être arrêtés par le plastique de l'appareil).
Le compteur n'indique que les événements des rayonnements ayant interagis. On a pas 100% d'interaction des rayonnements émis dans l'appareil.

Maintenant si on revient vers les caractéristiques de la source, elle peut émettre des rayonnements alpha, bêta, gamma. Les neutrons ne sont pas vu par les compteurs geiger. Et ces différents rayonnements varient en :
   nombre de Bq mais aussi l'intensité d'émission du rayonnement(une probabilité d’émission du rayonnement qui varie entre le fortement improbable à part compter sur des dizaines d'heures ou avoir une source très radioactive à 100% de probabilité d’émission).
   énergie selon les caractéristiques de la source. Les appareils n'ont malheureusement pas de réponse linéaire en fonction de l'énergie des rayonnements et un des défauts des compteurs geiger est qu'il est impossible de remonter à l'énergie des rayonnements ayant interagis par défaut.

Du coup, c'est toujours compliqué de passer d'une mesure en événements par unité de temps à des Becquerel ou des Sievert.

Par exemple, tu lis 30 c/s sur ton compteur geiger au contact d'une source. Selon qu'il s'agisse de cobalt 60 ou de cesium 137, l'activité ou le nombre de becquerel de ta source ne sera pas la même.

En gros le compteur geiger c'est bien pour dire s'il y a ou s'il n'y a pas mais pas pour quantifier (le nombre de becquerel) ni qualifier (les caractéristiques de la source).

Pour les dosimètres électroniques, les constructeurs ont des normes à respecter et étalonnent souvent leurs appareils par rapport au césium 137. Par exemple avec des chiffres bidons et en simplifiant, si l'appareil est calibré pour dire que tous les 10 rayonnements équivalents à du cesium137, la dose reçue par l'opérateur est 1µSv. Si l'appareil a vu 100 rayonnements, il pourra afficher une dose 10 µSv.

Alex95 a écrit:

Donc en gros :

-compteur geiger = mesure en becquerel
-dosimetre = sievert 

?

Hello Alex95,
Non, je t'invite, si le sujet t'interesse, à consulter les cours de radioactivité proposés par le site du RP Cirkus.
Tu peux potentiellement durant cette visite, etre exposé à des poussières radioactives, détectables grace à des contaminamètres, ou à des photons, détectables grace à des radiamètres.

Certains radiamètres peuvent être équipés de sondes complémentaires, pour acquérir la fonction contaminamètre. Mais comme te l'ont signifié quelques klowns, il n'y a rien de bien professionel dans ton budget. Du côté des radiamètres low cost, on trouve dans ces tarifs. Après, quitte à utiliser du low cost, il me semble que les tours opérateurs de ces visites à Pripyat, en louent.
Bon voilà, je me suis contenue pendant ce message d'émettre tout commentaire sur ce type de visite, alors je poste vite avant de changer d'avis.
PS: pardon daima, j'ai fait doublon pendant ta rédaction

Bonjour
Si Gally s'est contenue, je ne suis pas aussi souple.
Je vais d'ailleurs faire une conférence au réseau APCRAP en décembre sur le sujet de Tchernobyl et mentionnant cette fois ce que je pense des visites et des photos (totalement idiotes et je suis gentil) que l'on trouve sur Internet. Il y a des gens qui ne pensent même pas aux victimes.
Bref !!!
Iron kloug

On a eu l'exemple récent aussi des funérailles de notre défunt président ou certains se sont pris en selfie devant le cercueil. Le voyeurisme prend la place de l'empathie bien trop souvent.

Dans l'idée je ne suis pas contre d'informer et de démystifier le site de Chernobyl mais dans les faits, on sait très bien que l'aspect lucratif va prendre le dessus si ce n'est pas déjà fait.

Gally,

Ces poussières dont tu parles, elles proviennent de l'usure des materiaux avec le temps ?  Ou de particules issues du réacteur ? Tu peux m'en dire plus sur celles-ci ? Merci 

Re' Alex,
Le terme contamination, dans nos métiers, correspond effectivement à un dépot de particules radioactives, fixées ou non, sur un support.
Au moment de l'explosion et des incendies, les matériaux radioactifs contenus dans l'enceinte ont été partiellement pulvérisés, avant de se disperser et déposer.
Une fois déposée, cette contamination entamme un processus d'assimilation, par les sols et matériaux.
Un autre klown, fin connaisseur de l'endroit, serait  plus à même de te confirmer qu'à la condition de rester sur le circuit de la visite, la probabilité de "décrocher" ces poussières, et d'être contaminé durant la visite, est désormais faible. (d'où le fait que ces visites soient réalisables).
Si tu lis avec attention les précautions à prendre annoncées par ton tour opérateur, tu y liras l'application de ce que nous t'expliquons.
Mais bon, avec sympathie et bienveillance, je me dis que si tu es aujourd'hui sur notre forum, c'est que tu t'es inscrit à cette visite, et que maintenant que la date se rapproche, tu réalises le risque associé et te lance dans son estimation.
C'est très humain, et tout à ton honneur.
D'où mon point de vue qui rejoins celui de Klouggie : pas de visite = pas de flip.

DANS LES PARTIES RADIOACTIVES DE TCHERNOBYL
Voyage découverte (mais averti) sous forme de documentaire.



CONTAMINÉ À TCHERNOBYL ?! (Débrief de notre expédition)
Petite anthropogammamétrie de retour en France

j'ai déja vu cette video y a 1 mois, non j'ai pas encore acheté ma place

Il y a une série très bien faite qui s'appelle Chernobyl. Ca te permettra de comprendre ce qu'il s'est passé. Après avoir vu cette série je ne comprends pas comment on peut vouloir aller là-bas.
Le but de la radioprotection c'est faire en sorte que les gens prennent le moins de dose possible. Dans une visite comme celle-ci, les gens prennent de la dose "gratuitement" ou pas vraiment gratuit parce qu'en plus ils payent pour ça. 
Il faut savoir qu'en faisant cette visite tu vas augmenter ton risque de cancer, et l'augmentation du risque dépendra de ta chance et de la compétence du guide. Est ce que ça vaut le coup ? C'est toujours la même chose, il faut mettre dans la balance "augmentation du risque de cancer" et "gains". Lorsqu'on travaille en INB ou dans le secteur de la médecine les gains sont évidents. Mais pour du tourisme ?  Ce que tu vas gagner vaut-il la dose reçue ? Je pense qu'il faut vraiment avoir conscience de ça avant de partir.

C'est BFMTV qui a fait ces videos "sensationnelles"?
" et maintenant, on va chercher la pièce la plus contaminée" youhouu, trop cool
Bizarre...

Euh, on s'éloigne du sujet qui est à la base un conseil sur les dosimètres ^^. Mais bon , au sujet de la deuxième video posté pâr deedoff , est-ce vrai qu'il faut compter un sievert/h pour avoir un risque majoré du cancer de 5% ? Par quelle méthode arrive t-il à ce résultat ?

Merci d'avance pour vos réponses

Alors reprenons le sujet d'origine :
Pour moi 100€ est largement suffisant pour un compteur geiger. Par contre sa fonction se limitera à :
"repérer une radioactivité d'ampleur moyenne" et "repérer une radioactivité d'ampleur importante"

Un dosimètre est bien plus cher car sa réponse doit etre proportionnel à l'énergie du rayonnement. 

Pour ta deuxième question : un sievert/h est un débit, ce qui augmente le risque de cancer c'est la dose. Donc avec un débit de 1 Sv/h si tu restes dans le champs 1 ms , tu vas prendre une dose de 0,3 µSv autant dire rien du tout.

Merci pour ta célérité

Samael22 a écrit:

Il y a une série très bien faite qui s'appelle Chernobyl. Ca te permettra de comprendre ce qu'il s'est passé. Après avoir vu cette série je ne comprends pas comment on peut vouloir aller là-bas.
Le but de la radioprotection c'est faire en sorte que les gens prennent le moins de dose possible. Dans une visite comme celle-ci, les gens prennent de la dose "gratuitement" ou pas vraiment gratuit parce qu'en plus ils payent pour ça. 
Il faut savoir qu'en faisant cette visite tu vas augmenter ton risque de cancer, et l'augmentation du risque dépendra de ta chance et de la compétence du guide. Est ce que ça vaut le coup ? C'est toujours la même chose, il faut mettre dans la balance "augmentation du risque de cancer" et "gains". Lorsqu'on travaille en INB ou dans le secteur de la médecine les gains sont évidents. Mais pour du tourisme ?  Ce que tu vas gagner vaut-il la dose reçue ? Je pense qu'il faut vraiment avoir conscience de ça avant de partir.

Attention aux messages que tu véhicules quand même. Aller à Chernobyl en visite guidée n'est pas plus dangereux que de fumer un paquet de clopes...

Oh à ce propos, quel est l'utilité du polonium dans les cigarrettes ? ^^

Alex95 a écrit:

Euh, on s'éloigne du sujet qui est à la base un conseil sur les dosimètres ^^. Mais bon , au sujet de la deuxième video posté pâr deedoff , est-ce vrai qu'il faut compter un sievert/h pour avoir un risque majoré du cancer de 5% ? Par quelle méthode arrive t-il à ce résultat ?

Merci d'avance pour vos réponses

Attention l'unité c'est le Sievert, une dose, et pas le Sievert par heure qui est un débit de dose.

Pour te donner un ordre de grandeur, on prend entre 2 et 4 mSv par an en France, ou entre 0,002 Sv et 0,004 Sv par an. 1 Sievert par heure, c'est entre 250 et 500 fois plus et par heure, c'est énorme. Dans le monde du travail, au dessus de 100 mSv/h on est en zone rouge, aussi anciennement appelée zone interdite.
Une personne exposée à de tels débits de dose pendant un temps de quelques heures risque non plus d'avoir des probabilités de cancer augmentées sur le long terme mais d'avoir des effets bien néfastes à très court terme. Ce sont les effets déterministes, ils apparaissent sur 100% des personnes ayant reçu une telle dose. L'unité est le Gy. Si une personne prend une dose de 5 Gy sur un temps relativement court, il a une chance sur deux de mourir. C'est ce qu'on appelle la dosé létale 50. Tu peux retrouver les autres effets en fonction de la (forte) dose ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gray_(unit%C3%A9)#Danger

Quant aux 5% de risque majoré du cancer par Sv reçu, ce chiffre a été établi par la CIPR et se base sur des études statistiques des différentes populations ayant été exposées aux rayonnements ionisants.

Remarque sur les unités de dose entre le Gy et le Sv : le premier est utilisé sur les fortes doses sur des périodes courtes et n'a pas cette notion d'augmentation du cancer radioinduit que peut avoir le Sv. Et inversement, on ne parle pas en Sv pour des très fortes doses.

Enfin pour le polonium il vient des engrais phosphatés utilisés abondamment sur les cultures.